Dans un monde infantilisé et infantilisant, le concept de deadlines peut servir. Mais j'ai l'impression que c'est tout ou rien, roue libre vs contrainte forte, ça ressemble beaucoup à une conception du monde où les gens sont feignants par défaut. Il faut peut-être se poser la question qu'est-ce qu'on fait dans son travail, sa vie, qui fait qu'on a absolument besoin de dates pour se "motiver". C'est un travail personnel déjà, à savoir aligner sa vision de vie (pro/perso) par rapport au lieu où je cultive mon champ.
On m'a toujours dit: n'attends pas d'avoir le temps, il faut le prendre!
Mais suffit-il de dégager dans son emploi du temps des temps libres que l'on s'approprie pour aller à notre propre rythme ? ou faut-il aller jusqu'à bannir tous les deadlines et ne fonctionner qu'en roue libre ?
Je rejoins Alexandre sur son commentaire et j'ajouterai que deadline signifie littéralement "ligne de mort". C'est une course contre la mort qui s'engage, comme mode de fonctionnement cela me semble assez angoissant.
Je crois que le fait de fonctionner avec des échéances et des plans détaillées vient d'un besoin de maîtrise et de contrôle. On veut maîtriser l'avenir, on fait des plans basés sur des estimations et des prédictions, pour tenter de s'assurer d'un certain avenir (sécurité, salaire, confort). Sauf que c'est peine perdue car l'avenir aura toujours une part d'incertitude et d'imprévu. Mais pour toujours palier à ces imprévus on essaye de faire de meilleures prédictions, de contrôler encore plus. Cela limite forcément les choix et la liberté individuelle.
Prenons par exemple l'organisation d'un voyage : je peux tout planifier d'avance, avoir une liste de monuments à visiter, réserver des places d'avance, et le jour J dérouler mon programme sans me poser de question. C'est l'avantage des voyages organisés et des croisières : j'achète un service bien défini, je sais à quoi m'attendre.
L'alternative consisterait à ne rien planifier ou presque, à se laisser porter, s'organiser au fil du séjour, faire de réelles découvertes, et expérimenter.
L'un promet un séjour optimisé et sûr, tandis que l'autre laisse la place à la découverte et donne une grande liberté de choix, sans aucune garantie. La vie n'est-elle pas un voyage ?
Dans un monde infantilisé et infantilisant, le concept de deadlines peut servir. Mais j'ai l'impression que c'est tout ou rien, roue libre vs contrainte forte, ça ressemble beaucoup à une conception du monde où les gens sont feignants par défaut. Il faut peut-être se poser la question qu'est-ce qu'on fait dans son travail, sa vie, qui fait qu'on a absolument besoin de dates pour se "motiver". C'est un travail personnel déjà, à savoir aligner sa vision de vie (pro/perso) par rapport au lieu où je cultive mon champ.
On m'a toujours dit: n'attends pas d'avoir le temps, il faut le prendre!
Mais suffit-il de dégager dans son emploi du temps des temps libres que l'on s'approprie pour aller à notre propre rythme ? ou faut-il aller jusqu'à bannir tous les deadlines et ne fonctionner qu'en roue libre ?
Je rejoins Alexandre sur son commentaire et j'ajouterai que deadline signifie littéralement "ligne de mort". C'est une course contre la mort qui s'engage, comme mode de fonctionnement cela me semble assez angoissant.
Je crois que le fait de fonctionner avec des échéances et des plans détaillées vient d'un besoin de maîtrise et de contrôle. On veut maîtriser l'avenir, on fait des plans basés sur des estimations et des prédictions, pour tenter de s'assurer d'un certain avenir (sécurité, salaire, confort). Sauf que c'est peine perdue car l'avenir aura toujours une part d'incertitude et d'imprévu. Mais pour toujours palier à ces imprévus on essaye de faire de meilleures prédictions, de contrôler encore plus. Cela limite forcément les choix et la liberté individuelle.
Prenons par exemple l'organisation d'un voyage : je peux tout planifier d'avance, avoir une liste de monuments à visiter, réserver des places d'avance, et le jour J dérouler mon programme sans me poser de question. C'est l'avantage des voyages organisés et des croisières : j'achète un service bien défini, je sais à quoi m'attendre.
L'alternative consisterait à ne rien planifier ou presque, à se laisser porter, s'organiser au fil du séjour, faire de réelles découvertes, et expérimenter.
L'un promet un séjour optimisé et sûr, tandis que l'autre laisse la place à la découverte et donne une grande liberté de choix, sans aucune garantie. La vie n'est-elle pas un voyage ?
Hartmut Rosa décrit très bien dans son livre "Rendre le monde indisponible" comment la tentative de maitrise et de domination du monde finit par nous enfermer : https://www.editionsladecouverte.fr/rendre_le_monde_indisponible-9782348045882